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Le printemps s'achève dans le Yunnan. Bien que sur les marchés au thé un nombre croissant de vendeurs s'empressent de faire presser un maocha tout juste récolté pour vendre les premières galettes étiquetées 2015, il faudra encore attendre de quelques semaines à plusieurs mois pour voir apparaître les premiers véritables millésimes 2015 de producteurs de renom, pour qui une fois le maocha récolté, le travail commence seulement afin de concevoir et produire de grandes thés puerh.

Maocha séchant au soleil à PhongsalyEchantillons de maocha de différents jardins à Yi WuTri des feuilles jaunes à MengkuTri fin des feuilles dans une usine de Yong De
  • 1.Maocha séchant au soleil à Phongsaly
  • 2.Echantillons de maocha de différents jardins à Yi Wu
  • 3.Tri des feuilles jaunes à Mengku
  • 4.Tri fin des feuilles dans une usine de Yong De

Ainsi pour l'amateur ou le consommateur, les choses n'ont pas encore vraiment commencées et on se contente, en attendant les premières galettes, des retours, des nouvelles et d'une myriade de petits ragots venant des zones de productions afin d'imaginer la trace que laissera 2015 dans notre tasse.

Dans les villages c'est tout autre chose, et le printemps est la période ou pour les paysans tout se joue en quelques semaines seulement. Récolte la plus importante et la plus chère de l'année, le printemps est le moment ou les paysans vendent le gros de leur feuilles, soit fraîches dans certaines régions, soit sous forme de « Maocha », littéralement un thé grossier ou thé « brut », à peine transformé par le paysans.

Achat de feuilles fraiches à peine récoltées à PhongsalyTravail des feuilles chez un paysansAchat de maocha dans un village de PhongsalyTransformation des feuilles dans un atelier
  • 1.Achat de feuilles fraiches à peine récoltées à Phongsaly
  • 2.Travail des feuilles chez un paysans
  • 3.Achat de maocha dans un village de Phongsaly
  • 4.Transformation des feuilles dans un atelier

Comme c'est le cas de nombreux thés (Wulong et thés des rochers, thé vert japonais, etc), le maocha n'est pas un produit finit destiné au public, mais un produit intermédiaire, vendu en gros entre professionnel, afin d'être affiné, assemblé, parfois laissé maturer, puis pressé. C'est pour cela que vous ne trouverez jamais en Chine de maocha, ou de puerh (Pu Er tea) brut en vrac dans les étales des comptoirs de thé ou les cartes de maisons de thé.

Une tendance c'est cependant développée ces derniers années, constituant pour les maisons de thé à s'éloigner des producteurs en place dans le Yunnan pour se rendre directement au sein des villages, acheter un maocha tout juste produit, puis à le faire presser tel quel à leur nom, ce qui hormis la forme trompeuse de la galette revient ni plus ni moins à commercialiser un maocha brut.

Si pour la garde des puerh (Pu Er tea) je conseillerais sans réserve de véritables galettes assemblées, qui reflètent un véritable savoir faire et une conscience de la maturation, le maocha, au plus proche de l'arbre, est par contre pour moi la forme privilégiée pour apprécier les thés puerh (Pu Er tea) en primeur, c'est à dire dans les mois qui suivent leur production. Pour le professionnel le maocha est aussi essentiel, car c'est la matière sur laquelle il devra travailler pour concevoir ses galettes, et à partir duquel il basera son appréciation du potentiel de maturation du thé.

Jeune maocha de printempsJeune maocha de printempsJeune maocha de printempsJeune maocha de printemps
  • 1.Jeune maocha de printemps

Afin de partager avec vous cette période cruciale de la confection des theś puerh, et cet autre côté du miroir de nos chères glettes, voici les retours de quelques très bon maocha de l'année, issus de différentes régions du Yunnan. Ayant comme chaque année du goûter plusieurs centaines de maocha provenant de tout le Yunnan, dans lesquels il faut bien le dire seul une très faible proportion ayant un véritable intérêt, je vous ai épargné un test complet du type « les 100 meilleurs maocha du Yunnan », ce qui aurait été très long à réaliser et n'aurait probablement pas eux un grand intérêt.

Au lieux de cela je vous propose donc de décortiquer 5 grands maocha, parmi les meilleurs thés de printemps que j'ai goûté cette année, et provenant d'origines très variées : Un maocha fin de vieux arbre d'une parcelle de forêt de Yi Wu (Mengla, Xishuangbanna) produit par Wang Bing, un maocha de vieux arbres de Bulang Shan (Menghai, Xishuangbanna) venant donc de l'autre bout du Xishuangbanna, un maocha issu d'une sélection de très vieux arbres d'Ailao Shan (Pu'Er) sélectionné et recommandé par Luo Hou You, un maocha de vieux arbres des hauteur de la vallé de Nanmei (Lincang), et enfin un maocha de vieux arbres de Phongsaly... au Laos !

Nous passerons dans un premier temps ces 5 thés en revue, avec une courte présentation de chaque thé et de leur contextes, puis des notes de dégustation détaillées. Enfin nous expérimenterons la manière dont ces thés se situent les uns par rapport aux autres : Comment avec leur nature et leur origines différentes ces thés se révèlent lorsqu'on les met côte à côte?

Cinq grand maocha de 2015

Yi Wu Wang Bing Gu Shu Cha 2015

Nous commenceront ce petit tour d'horizon par le maocha d'un excellent thé puerh (Pu Er tea) de Yi Wu, dont je vous ai déjà présenté les précédents millésimes (2014, 2013): Le Gu Shu Cha Wang Bing.

Il s'agit tout d'abord d'un thé de Yi Wu, une des région les plus réputée de l'univers des thés puerh, située en bordure du Laos, dans la comté de Mengla, à l’extrême est du Xishuangbanna. Berceau de la culture du puerh (Pu Er tea) c'est à Yi Wu que ce trouvaient les premiers grands producteurs de thé puerh (Pu Er tea) à partir des années 1700 et où furent produits les plus grands puerh (Pu Er tea) de l'histoire.

Position de Yi WuVieux village de Yi WuVieille rue à Yi WuArbres anciens à Yi Wu
  • 1.Position de Yi Wu
  • 2.Vieux village de Yi Wu
  • 3.Vieille rue à Yi Wu
  • 4.Arbres anciens à Yi Wu

Remis sur le devant de la scène par les Taïwanais dans les années 90 c'est aussi de Yi Wu qu'est revenu la tradition du pressage artisanal des galettes de thé puerh (Pu Er tea) et le la production de galettes « à la ferme ». Suite au développement de Yi Wu, et la mise en place de nouveaux jardins à thé, on trouve très peu d'arbres anciens autour du village de Yi Wu (dont vient ce maocha), et les villages les plus recherchés sont aujourd'hui des villages plus éloingés tel que Mahei, Lao Shui Dong, Wanggong ou Guafengzhai.

Wang bing en 2015Parcelle écologique Wang Bing dans la foretTransformation des feuilles chez Wang BingSéchange du maocha chez Wang Bing
  • 1.Wang bing en 2015
  • 2.Parcelle écologique Wang Bing dans la foret
  • 3.Transformation des feuilles chez Wang Bing
  • 4.Séchange du maocha chez Wang Bing

Ce maocha a été produit par Wang Bing, un petit producteur familial du vieux village de Yi Wu que je suis depuis des années et qui fait un travail remarquable, entièrement artisanal et dans le respect de la nature et de la tradition. Il s'agit d'une production très limitée de quelques kilogramme seulement qui provient des arbres les plus nobles arbres de la famille Wang Bing : une très petite parcelle de vieux arbres au sein d'un jardin ancien et protégé, dans la foret du vieux village de Yi Wu. Afin de produire un thé à la hauteur des arbres, ceux ci sont taillés à l'ancienne, et sont cueillit à faible rendement. Les feuilles sont quand à elles travaillées avec grand soin, à la ferme et de manière entièrement artisanale.

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Maocha de vieux arbres de Ban Komaen, Phongsaly, Laos 2015

Le second maocha vient d'un terroir d'altitude semblable et pas bien loin de ceux de Yi Wu. Issu d'un jardin à 50km au Sud-Est du vieux village de Yi Wu (et à seulement une trentaine de kilomètres de villages de Yi Wu plus excentrés comme Guafengzhai), ce thé a pourtant poussé hors des frontières administratives du Yunnan, et même hors de la Chine, dans la région de Phongsaly au Laos. Remettant largement en question la définition chinoise du thé puerh, qui tente de lier strictement cette famille de thé au Yunnan, les thés de vieux arbres du Laos intéressent de plus en plus le monde du puerh (Pu Er tea) depuis une petite dizaines d'année, notamment pour la qualité des terroirs et des arbres que propose le Laos.

Position de PongsalyVieux arbres à PhongsalyCueillette des vieux arbres à PhongsalyFeuille fraiche de Phongsaly
  • 1.Position de Pongsaly
  • 2.Vieux arbres à Phongsaly
  • 3.Cueillette des vieux arbres à Phongsaly
  • 4.Feuille fraiche de Phongsaly

Bien que les terroirs et les arbres de la région de Phongsaly aient indéniablement un grand potentiel, les thés produits au Laos ne sont pourtant généralement pas à la hauteur. La raison principale est le manque de technique et de rigeur dans la transformation des feuilles. Or la situation a tendance à changer avec le marché ouvert par la Chine, où les puerh (Pu Er tea) Laotiens sont revendus à prix fort comme puerh (Pu Er tea) de vieux arbres du Yunnan, ce qui requiert pour être crédible une certaine qualité de travail. Bien que la majorité des puerh (Pu Er tea) produits au Laos restent peu raffinés, certains ateliers produisent désormais des puerh (Pu Er tea) de vieux arbres très haut de gamme pour ce marché chinois.

Travail soigné des feuilles au LaosTravail industriel des feuilles dans une usine de PhongsalyTravail artisanal des feuilles à PhogsalyTravail artisanal des feuilles à Phogsaly
  • 1.Travail soigné des feuilles au Laos
  • 2.Travail industriel des feuilles dans une usine de Phongsaly
  • 3.Travail artisanal des feuilles à Phogsaly

Ce maocha, particulièrement fin, est de loin le meilleur thé que j'ai ramené d'une exploration de différents terroirs de Phongsaly. Il provient d'un magnifique jardin d'arbres anciens, âgés de 400 ans environ, du village de Ban Komaen. Plus que la ronnomé de Ban Komaen et le potentiel des arbres de ce villages, ce qui fait la qualité de ces feuilles est une transformation exemplaire de la feuille fraîche au maocha, dans un petit atelier de Phongsaly qui produisant un travail d'une qualité remarquable. Formée dans une usine en Chine, Mme A Se, qui c'est mise à son compte il y'a peu de temps et a monté cet atelier, produit un travail particulièrement soigné, où la rigueur d'une approche industrielle et la qualité d'un travail artisanal à petite échelle se retrouvent parfaitement dans la tasse.

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Nanmei vieux arbres 2015

Pour le thé suivant, retour dans le Yunnan, mais cette fois à Lincang, autre grande région de production des thés puerh, avec un thé de la vallée de Nanmei. Blotti au nord de Mengku, à quelques kilomètres du célèbre village de Bing Dao, la vallée de Nanmei constitue un terroir d'altitude particulièrement riche, où ce trouve de nombreux arbres anciens de qualité.

Position de NanmeiLa valée de NanmeiVieux arbres à NanmeiTri fin des feuilles à Nanmei
  • 1.Position de Nanmei
  • 2.La valée de Nanmei
  • 3.Vieux arbres à Nanmei
  • 4.Tri fin des feuilles à Nanmei

Comme dans beaucoup de zone reculées, la qualité des jardins et des arbres va par contre de paire avec un manque de technique quand au travail des feuilles. Si l'ethnie locale (Lahu) a été assez bien préservée du développement Chinois et des méthodes « modernes » de plantation et de production du thé, ce qui leur a permis de conserver de magnifiques jardins de vieux théiers, les habitants de Nanmei sont aussi restés à l'écart de l'affinement des techniques de travail des feuilles, nécessaires à la production d'un maocha de qualité supérieure.

Le présent thé est le fruit de 3 ans de travail patient avec différents petits producteurs de Nanmei, dans le but de produire un maocha de qualité supérieure qui rendrait hommage à l'excellent terroir de Nanmei et à la richesse de ses arbres. Les feuilles, provenant d'un jardin sélectionné avec soin pour la qualité du thé qu'il permet, ont été achetées fraîches dès leur cueillette, puis travaillé avec beaucoup de rigueur par un villageois formé et qualifié dans la transformation des feuilles.

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Bulang vieux arbres 2015

Retour dans le Xishuangbanna, mais à l'ouest cette fois, soit à l’extrême opposé de Yi Wu, dans les montagnes Bulang. Connu de tous pour le village de Lao Banzhang, un des plus réputé du Yunnan, les monts Bulang, vastes et riches en arbres anciens, produisent de nombreux thé puerh (Pu Er tea) de qualité.

Position de Bulang ShanBulang ShanVieil arbre à Bulang ShanCueillette des feuilles à Bulang Shan
  • 1.Position de Bulang Shan
  • 2.Bulang Shan
  • 3.Vieil arbre à Bulang Shan
  • 4.Cueillette des feuilles à Bulang Shan

Ce maocha a été sélectionné et façonné par un amis producteur à Bulang Shan, qui chaque année produit en quantité limitée une série de maocha fins à partir de feuilles fraîches qu'il source dans différents villages de Bulang Shan, puis qu'il transforme de manière artisanale.

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Puerh, sélection Luo Hou You très vieux arbres 2015

Le dernier maocha de cette série est un thé de Pu'Er, troisième grande région productrice de thé puerh (Pu Er tea) avec Lincang et le Xishuangbanna. Il a été sélectionné et affiné par Luo Hou You, petit producteur passionné de Zhenyuan que je suis depuis des années et dont j'ai parlé à plusieurs reprises. Il s'agit d'un maocha spécial, provenant d'une sélection de très vieux arbres, que Luo Hou You m'a soumis pour ce test comparatif.

MAPVille de Pu ErLuo Hou You en 2014Vieux arbres à Pu Er
  • 1.MAP
  • 2.Ville de Pu Er
  • 3.Luo Hou You en 2014
  • 4.Vieux arbres à Pu Er

Connaissant les goûts et le non conformisme de ce producteur, il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de conventionnel. Voyant dans ce comparatif une sorte compétition, Luo Hou You a pris le parti de l'out-sider, en proposant un thé hors norme, qui ne cherche pas a égaler les autres sur un terrain commun, mais à nous emmener ailleurs, et cela en jouant sur les caractères singulier que peuvent développer de très vieux arbres.

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Dégustations parallèles

Pour éviter toute influence, les dégustation parallèles de ces thés ont étés fait à l'aveugle, à trois reprises et par différents dégustateurs, dont les avis ont ensuite étés couplés.

Dégustation de 5 maocha en parallèleDégustation de 5 maocha en parallèleDégustation de 5 maocha en parallèleDégustation de 5 maocha en parallèle
  • 1.Dégustation de 5 maocha en parallèle

En humant les feuilles sèches jetées dans un gaiwan chaud et humide on note déjà de grandes divergences parmi ces différents maocha de printemps. D’emblée les maocha de Phongsaly et Nanmei s'expriment avec plus d'intensité. Le Phongsaly développe des parfums épicés d'une grande profondeur et d'une puissance supérieure aux autres. Le maocha de Nanmei le suis de peu avec là aussi de beaux parfums d'épices. Les deux maocha de Yi Wu et Pu'Er, bien que profond et très subtils apparaissent moins intense, légèrement en retrait. Le maocha de Bulang Shan enfin apparat clairement en retrait, avec beaucoup moins de présence.

Une fois les feuilles brièvement infusées le parfum laissé sur le couvercle du gaiwan affirme les différences de ces quatres thés. Tel le laissait entendre les feuilles sèches, les deux maocha de Phongsaly et Nanmei prennent largement le dessus, avec pour les deux une profondeur et une intensité remarquable. Le Phongsaly possède de loin le nez le plus impressionnant des cinq thés goûtés, avec une profondeur qui pénètre les sens, et un caractère particulièrement riche, complexe et lumineux.

On remarquera aussi des parfums plus fruités et des touches légèrement zestés qui le distingue bien des autres thés. Proche en terme d'intensité, le thé ne Nanmei, particulièrement chaud, rond et profond possède un caractère légèrement plus charpenté et masculin que les thés de Yi Wu et Phongsaly, mais aussi très légèrement plus « brouillon », un peu en retrait donc au niveau de la finesse et de l'élégance.

Sensiblement plus léger, le thé de Yi Wu apparaît au niveau de l'intensité un peu en retrait par rapport aux Phongsaly et Nanmei, mais comparable au niveau de la richesse aromatique, avec là aussi quelque chose de particulièrement complexe, aiguisé et profond.

Ce qui marque en premier lieux avec le thé de Pu'Er est sa différence, un caractère très frais, vert, avec un nez pouvant presque faire penser parfois à un wulong vert, mais aussi es touches citronnées typiques de puerh (Pu Er tea) sauvages. C'est fin, chaud, épicé, légèrement plus léger et moins profond que le trio Wi Wu / Phongsaly / Nanmei tout en restant remarquable.

Le maocha de Bulang Shan enfin et agréable, fin, subtil mais reste tout de même trop discret pour faire le poid à coté de ses concurrents. On lui trouve de plus un coté plus masculin, viril, qui annonce peut être une bonne charpente mais aussi un coté « brouillon », largement moins élégant que les autres thés de ce test.

Dégustation de 5 maocha en parallèleDégustation de 5 maocha en parallèleDégustation de 5 maocha en parallèleDégustation de 5 maocha en parallèle

    Comme souvent si la dégustation permettra de révéler en détail le caractère de chaque thé et donc d'aller plus loin, ce sera finalement et sans grande surprise dans la continuité de ce qu'avais annoncé le premier parfum des feuilles.

    Au niveau de l'attaque en bouche, c'est à nouveau le thé de Phongsaly qui impressionne le plus avec un attaque véritablement explosive. C'est un thé particulièrement généreux dès la première goutte, qui envahis palais et nez avec un bouquet exquis et complexe, et présente de puissants échos qui se construisent dès les premières gorgées. On remarquera aussi un caractère très différents des autres thés dégustés, où se mêlent fruit, soupçons d'épices et zeste. Cette dimension zesté particulière rapproche ce thé des celui de très vieux arbres de Pu'Er et distingue ces maocha des autres. Les arrières sensations sont aussi particulièrement riches, avec une certaine fraîcheur qui rappelle la fraîcheur camphrée de thés plus âgés, mais aussi une persistance particulièrement longue.

    A coté le thé de Yi Wu, tout en douceur a une attaque plus ronde, douce et soyeuse, fidèle à la réputation des grands thés de la région. C'est cependant une excellente attaque, peut être moins immédiate mais tout aussi riche et profonde, avec là aussi d'excellents échos dès les premières goûtes, accompagnés d'une pureté et d'une élégance exemplaire.

    Le thé de Nanmei affiche dès les première gorgées sa différence face à la grâce féminine du couple Yi Wu / Phongsaly, avec un caractère plus franc, masculin. C'est légèrement moins délicat, plus charpenté et proche du terroir, mais attention ce n'est pas pour autant moins bon, avec des arômes riches, complexes, parfaitement équilibrés. Si au nez on est peut être un peu en dessous de l'excellence du Yi Wu ou du Phongsaly, on a est par contre face à une bouche exemplaire, avec une superbe variété des sensations et d'échos soutenus par une structure riche.

    Le thé de Pu'Er propose une bonne attaque, progressive moins explosive que le Phongsaly mais très agréable, tout en rondeur, avec une belle intensité et de très bon echos dès les premières gorgées et une bonne tenue. Les arômes sont très verts, très frais, avec des touches lumineuses de citron et d'agrumes qui nous renvois au arômes typiques des théiers sauvages. Si ce thé sort du lot c'est pour son caractère atypique, un vrai caractère, unique et se distingue clairement des autres thés.

    Le thé de Bulang Shan enfin propose un palais agréable, avec des arômes riches et d'excellentes arrières sensation. Si c'est très plaisant de manière individuelle, et a qui on ne peut lui trouver de véritable défaut, ce thé mis en parallèle avec ses 4 concurrents apparaît nettement en retrait, que ce soit au niveau de l'intensité des sensations ou de leur profondeur.

    La suite de la dégustation, et des infusions prolongées, confirment globalement ce début de dégustation. Les Yi Wu et Phongsaly, virtuoses imposent leur grâce, avec une finesse, une complexité et un équilibre exemplaire. Le Phongsaly y apparaît un peu plus puissant, fort, le Yi Wu plus rond et soyeux. Avec les infusions les tanins, discrets mais bien présents de ces deux thés développent toute une richesse dans le sucre, le fruit confit, et d'excellents echos, sur lequel le thé de Phongsaly rajoutera une touche subtile et typique d’agrumes.

    Le thé de Bulang montre avec les infusions ses qualité, fait partiellement oublier la dimension un peu « brouillon » de son caractère et grâce à ses tanins puissant développe une certaine richesse en bouche et dans les échos, mais qui peine tout de même à se positionner face à la richesse et la finesse des autres thés.

    Le maocha de Nanmei, lui aussi avec un caractère plus franc et masculin, excelle dans cette puissance et contrairement au thé de Bulang Shan arrive sans problème à se hisser à coté de l'excellence des Yi Wu et Phongsaly. On appréciera en particulier la qualité de ses tanins, épais, poudreux, avec une puissance et une certaine amertume d'où émerge en échos d'excellentes sensations en bouche.

    Le thé de Pu'Er enfin, nous marque avant tout par son caractère et sa typicité. Un thé d'une grande finesse et qui sort du lot, avec une dimension aromatique très verte, fraîche et tournée vers le théier sauvage, et ses touches typiques d'agrumes.

    Conclusion

    Les dégustation comparatives à l'aveugle sont toujours particulièrement intéressantes et riches de sens. En mettant sans ambiguïté les thés cote à cote elle met en avant des qualités différentes là où dégustés individuellement chaqu'un de ces thés semble exceller. Le maocha de Bulang Shan, qui pourtant est un très bon thé apparaît ainsi clairement en retrait face aux 4 autres thés testés, que ce soit par son intensité ou sa richesse gustative.

    La véritable surprise de ce comparatif est sans aucun doute le thé de vieux arbres de Phongsaly, peut être le meilleur de ces cinq thé goûtés, que ce soit par sa puissance, sa finesse et sa complexité gustative. Un thé qui montre bien que avec de la technique et un travail des feuilles de haut niveau, les terroirs de Phongsaly sont capables de produire des puerh (Pu Er tea) à la hauteur des meilleurs thés puerh (Pu Er tea) de Chine. Juste à coté ce trouve bien entendu le puerh (Pu Er tea) Wang Bing de vieux arbres, d'une finesse, d'une élégance et d'une grâce tout à fait comparable à celui de Phongsaly, un tout petit peu d'intensité en moins dans le premier nez, mais plus soyeux bouche. On notera au niveau du caractère de ces deux thés certaines similitudes probablement liés à la proximité des terroirs de Phognsaly et ceux de Yi Wu, mais aussi de nettes différences, avec un Yi Wu plus doux et féminin, et un Phongsaly aux touches zestés particulières.

    Aussi en tête de ce comparatif, le thé de Nanmei, avec de très grandes qualités qui le place cote à cote avec les thés de Yi Wu et Phongsaly. On lui trouvera par contre un caractère très différent de ce duo, plus franc, plus masculin et puissant. Comme le thé de Phongsaly il montre le potentiel de terroirs peu développés et l'excellence que ces terroirs peuvent proposer avec une technique et un travail des feuilles maîtrisé.

    Le thé de vieux arbres de Pu'Er, sélectionné par Luo Hou You sort pour sa part du lot. En jouant le rôle d'out-sider il rend la comparaison avec les autres thés difficile. D'une grande qualité il se différencie par contre totalement de ces autres maocha au niveau de son caractère : Tout en restant dans le caractère gustatif d'un jeune puerh, il nous étonne par sa verdeur, et nous renvois dans des sensations qui flirtent avec celles d'un thé vert ou d'un wulong faiblement torréfié : Beaucoup de fraîcheur, soulignée par des touches citronnées typiques d'arbres sauvages, qui produisent des sensations claires, lumineuses et d'une grande finesse.


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